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vendredi 9 mai 2008

8 mai

Le 8 mai 1945 à 23h01, la capitulation de l'Allemagne Nazie est proclamée.

Dix jours auparavant, le 28 avril Mussolini avait été exécuté. Deux jours plus tard, le 30, Hitler s'était donné la mort.

En France, le 29 avril, les élections municipales avaient vu pour la première fois de leur histoire les citoyennes Françaises se rendre aux urnes. Après plus de trois-quart de siècle de combat suffragettes, elles rejoignaient bonnes dernières, les Américaines du Wyoming (1869), les Néo-Zélandaises (1893), les Australiennes (1902), les Finlandaises (1906), les Norvégiennes (1913), les Anglaises (1918), l'ensemble des Etats-Uniennes (1920) et les Turques (1934). Et même le Pape Benoît XV convaincu de la nécessité de faire évoluer les choses sur ce point depuis 1919 !


Le 8 mai 1945, à Sétif, dans l'Est Algérien (Constantinois), la foule qui pour beaucoup s'est battue dans les rangs alliés et sous drapeau Français libre, défile pacifiquement et sans arme. Bouzid Saal, un jeune scout de 22 ans, fait flotter au côtés du drapeau tricolore le vert et le blanc du drapeau Algérien. Les riverains européens s'en émeuvent. La police accourt. Et malgré les implorations du maire socialiste européen de la ville qui tente de s'interposer, les forces de l'ordre ouvrent le feu, abattant sur le champ le porte drapeau. Cet acte fou va déclencher la colère des manifestants qui s'en prennent aux européens présents : 27 vont mourir assassinés. Dans les villages alentours, les émeutes se succèdent. Elles font 103 morts parmi les Européens.

Des lors, la répression coloniale se déclenche. Paris impose la Loi Martiale. Le Général Duval va faire le reste. Armée, tribunaux militaires, milices pied-noires y participent. Elle est aveugle, brutale, violente, disproportionnée, allant jusqu'à faire mitrailler et bombarder par l'aviation des villages paysans supposés rebelles ! Les arrestations se succèdent. Tortures. Viols. Familles jetées dans des précipices. Emprisonnements à vie. Exécutions. Les estimations historiques parlent de 10.000 morts ... les autorités de 20.000 ... les américains présents sur les lieux à l'époque de 45.000.
Pour une vaste proportion de la jeunesse algérienne, les convictions et l'engagement nationalistes se cimentent à Sétif au mois de mai 1945. Dix ans plus tard, la guerre d'indépendance éclatera.

1 commentaire:

Ludivine van de Spock a dit…

Morale de l'histoire, le Kolonialisme ça finit toujours mal. Et encore, Songe n'a pas relaté le coup des élections truquées par le gouverneur Naegele (de mémoire, en 1946 ? J'ai oublié) qui rajoutaient de l'hypocrisie politique à la brutalité militaire après 1945 en Algérie.