Website Ribbon LDP: Gute Nacht, Monsieur Barre !

samedi 25 août 2007

Gute Nacht, Monsieur Barre !

Comme vous le savez-tous, Raymond Barre est décédé à l'âge de 83 ans à l'hôpital du Val-de-Grâce dans lequel il était hospitalisé depuis le mois d'avril.

Je me souviens quand j'étais jeune adolescent s'éveillant à la vie politique, je détestais M. Barre qui pour moi était le suppôt de Giscard, l'inflexible "Père la Rigueur" en politique économique au plus fort de la crise et le Premier ministre de Peyrefitte ayant validé sa loi liberticide Sécurité et Liberté, vous vous souvenez de celle-là, hein ? (enfin Siegmund et Nono ils étaient trop petits pour s'en souvenir).

Puis, tandis que la gauche s'installait au pouvoir et que Mitterand gagnait sa seconde élection (avec Barre battu au premier tour par Chirac et Tonton), Raymond Barre apparaissait sous un autre jour, pétri d'humour distancié, d'ironie y compris contre son propre camp, bref, il devenait une sorte de vieux sage intelligent à droite qui était l'une des agréables exceptions au constat "La France a la droite la plus bête du monde".

Raymond Barre ne m'a jamais fait rêver en tant que citoyen. Son langage était celui de la vérité, pas toujours agréable à entendre, et certainement pas un discours rassurant ou lénifiant que tiennent en général les hommes politiques qui redoutent leurs électeurs encore plus que les élections. Babarre, lui, n'en avait rien à foutre et disait plutôt les choses telles qu'il les pensait vraiment, ce qui est trop rare dans notre société politique.

Finalement, Babarre refusait de faire rêver les gens -ce qui lui a coûté politiquement- et peut-être était-ce là sa grande force. Refuser que l'esprit pare les faits de ses propres atours... Même s'il avait un peu tendance à rester dans un cadre strictement économique dans sa réflexion politique (après tout il était professeur d'économie et était entré en politique sur le tard), ce choix était celui de l'honnêteté et de l'anti-démagogie, et de l'indifférence absolue vis-à-vis des media et du qu'en dira-t-on.

Quelle différence avec le locataire actuel de l'Elysée... Babarre, lui, était peut-être de droite, ou du centre aurait-il dit (mais nous savons tous que le centre est toujours piégé à droite dans l'histoire française), mais il était homme de sagesse et bourgeois de bon goût.

Tu n'as jamais voulu me faire rêver, Babarre, ce pour quoi je te remercie même si je préfère le rêve à la réalité. Gute Nacht, Monsieur Barre, puisse le long voyage que tu entreprends être un vrai rêve...

4 commentaires:

Le Moine-Hérisson Fou'rbe a dit…

Dis Ado, tu ne soupires pas aussi un peu après le temps qui passe si vite ? ^^

Ludivine van de Spock a dit…

Nan, car Ludivine van de Spock t'expliquerait, espèce de boule à épingles, que le temps passe plus vite du point de vue de l'observateur dans un référentiel immobile par rapport à l'astronaute au fur et à mesure que ce dernier accélère. Conclusion : tout est relatif est le temps est une notion subjective non indépendante mais composante de l'espace-temps dans la relativité générale. MEH.

Loge II Le Retour a dit…

D'ailleurs, un spationaute des années 80 dont j'ai oublié le nom ne disait-il pas qu'il faut laisser le temps au temps, quel que soit l'espace politique dont on dispose et quoi que soient bien relatives les idéologies post-modernes...

Ludivine van de Spock a dit…

Kikoo le Nono, de retour sur le Net, welcome back !